Depuis l’antiquité, le spectacle sportif est une affaire de performance et d’esthétique, mais aussi une affaire d’argent. Depuis la fin du XIXème siècle, et surtout depuis une quarantaine d’années, le spectacle sportif est un business à part entière. Les revenus des superstars du sport dépassent ceux des grands patrons ou des vedettes de cinéma. Plus d’un milliard de téléspectateurs peut suivre une finale de coupe du monde de football ou une cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Mais l’industrie du spectacle sportif n’est pas une industrie comme les autres : le consommateur souhaite que demeure un certain équilibre entre les forces en présence. La préservation de cette glorieuse incertitude du sport est un défi complexe et les options choisies diffèrent d’un continent à l’autre. Le spectacle sportif est aussi sujet à des périls tels que le dopage ou les matchs truqués, dont la fréquence est possiblement décuplée par l’émergence des paris sportifs en ligne. Enfin, le développement du sport féminin se heurte à de nombreux obstacles, en particulier la faiblesse de la demande exprimée par les consommateurs, et la perspective d’une égalité salariale semble encore très lointaine.
Jean-Pascal GAYANT est Professeur des Universités, Agrégé des Facultés de Sciences Economiques et Directeur de l’IUT de Saint Malo. Il est épisodiquement chroniqueur dans la presse nationale et la presse quotidienne régionale. Il est enfin secrétaire général de l’association Union Sportive de Saint Malo.